Raphaël Quenard en Masterclass à l’EFAP : un échange passionnant avec les étudiants

Quand on lui pose la question, il semble que rien ne prédestinait Raphaël Quenard à une carrière dans le milieu du cinéma. Issu d’une formation scientifique, il se voyait d’abord en politique, attiré par le pouvoir des mots. Mais c’est en arrivant à Paris et en découvrant le théâtre qu’il ressent un véritable appel. « La première fois que je suis monté sur scène, j’ai eu l’impression que mon cœur allait bondir de ma poitrine », confie-t-il à nos Efapiens.

Dès lors, il embrasse pleinement cet univers, acceptant des rôles dans des dizaines de courts-métrages, parfois tournés dans des conditions atypiques – comme un long-métrage réalisé entièrement à l’appareil photo. « Il faut que tu ressentes une forme de nécessité, elle se voit à l’endurance et à l’abnégation que tu es prêt à donner à cette fonction », explique-t-il.

Une inspiration puisée dans l’inattendu

Loin des carcans, Raphaël Quenard se nourrit d’influences variées, de Jim Carrey à Orson Welles, en passant par Belmondo et Louis de Funès. Son approche du jeu est marquée par un goût prononcé pour l’improvisation et la liberté : « La clé, c’est ce qu’on s’autorise. Voir quelqu’un être libre sur scène, c’est fascinant. »

Cette spontanéité se ressent dans son parcours. Son rôle dans la série HP a été un tournant : il y interprète un infirmier dont la santé mentale vacille, un personnage marquant qui lui ouvre la porte du cinéma. De Mandibules de Quentin Dupieux à Chien de la Casse, en passant par Yannick, il enchaîne les rôles qui sortent des sentiers battus.

Un échange riche avec les étudiants

Au fil de la discussion, les étudiants de l’EFAP ont pu interroger l’acteur sur ses méthodes de travail, sa perception du métier et sa vision de l’industrie. Lorsqu’on l’interroge sur la construction d’un personnage, il insiste sur l’importance d’être un « consommateur de culture » et de s’imprégner du quotidien : « Tous les jours, je pense à chaque rôle. Je m’inspire de tout, tout le temps. »

Sur la question de la notoriété, récemment renforcée par son César de la Révélation Masculine, il reste pragmatique : « C’est un encouragement, mais ça ne garantit pas une longévité. Il faut continuer, travailler et avancer. »

Enfin, à la question d’une étudiante sur son attrait pour des personnages marginalisés, drôles et parfois inquiétants, il répond avec simplicité : « J’aime la surprise et l’inattendu. Ce qui me plaît, c’est d’être là où on ne m’attend pas. »

Et demain ?

Si l’idée de la réalisation l’attire – il a déjà co-réalisé deux courts-métrages – Raphaël Quenard reste avant tout un acteur, avide d’explorer de nouveaux univers. Une certitude ressort de cette Masterclass : c’est en suivant son instinct et en s’autorisant à être libre que cet artiste s’est frayé un chemin unique dans le cinéma français.

Une rencontre inspirante pour les étudiants de l’EFAP, qui retiendront sans doute ce conseil clé : « L’intimité, c’est la porte vers l’universalité. »